Si la
logique de supervision bancaire qui prévaut depuis quelques années guidait
également la sécurité routière, que deviendrait une règle aussi simple que la
limitation de la vitesse à 130 km/h sur autoroute ? Que deviendrait
également la sanction en cas de dépassement ?
Partant
d'une règle simple mais imparfaite, connue de toutes et de tous, à savoir la
vitesse limite sur autoroute, la confusion entre quantité et qualité de
régulation aboutirait sans doute à une règle qui ressemblerait à cela.
Sur cette
base de 130 km/h, la vitesse limite serait modifiée à l'aide d'une fonction non
linéaire du poids de la voiture, de sa cylindrée, de l’âge du chauffeur ainsi
que du kilométrage de la voiture. Il serait également fait appel à une loi
statistique de mesure de la probabilité du temps de réaction du chauffeur en
fonction de différents paramètres le caractérisant. Cette loi serait bien
entendu leptokurtique afin de s'écarter du modèle gaussien que tout le monde reconnaît
trop simplificateur.
Une telle
règle aurait l'avantage d'être perçue comme moins naïve et favoriserait les
conducteurs expérimentés conduisant un break de marque réputée (Les assureurs
effectuent ce travail dans la détermination du montant de la prime d'assurance,
et c'est ici très légitime). Cependant, cet accroissement d'information aurait
surtout comme conséquence de compliquer le message, de le rendre moins
efficace, car laissant place à de nombreux arbitrages.
Un tel
accroissement d'information générerait, contrairement à ce qui est communément
admis, un affaiblissement de la connaissance partagée, et donc de la sécurité
collective, ce qui contraire à l'objectif recherché.
Dans le
cas de la régulation bancaire, il semble que régulateurs et banquiers
s'entendent au moins sur une chose : la complexification des règles de
supervision. Ces dernières sont de moins en moins lisibles, de moins en
moins opérationnelles et compréhensibles, permettant un arbitrage défavorable à
la solvabilité des banques et donc la stabilité du système.
Il semble
nécessaire aujourd'hui de revenir à des règles plus simples, plus lisibles en
séparant quantité et qualité d'information, en accroissant la qualité de la
connaissance créée par la régulation plus qu'en empilant les règles de plus en
plus complexes et arbitrables.
http://communautes.agefi.fr/bale-iii/si-les-regulateurs-bancaires-s-occupaient-de-securite-routie
http://communautes.agefi.fr/bale-iii/si-les-regulateurs-bancaires-s-occupaient-de-securite-routie
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