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lundi 27 mai 2013

Si les régulateurs bancaires s'occupaient de sécurité routière


Si la logique de supervision bancaire qui prévaut depuis quelques années guidait également la sécurité routière, que deviendrait une règle aussi simple que la limitation de la vitesse à 130 km/h sur autoroute ?   Que deviendrait également la sanction en cas de dépassement ?

Partant d'une règle simple mais imparfaite, connue de toutes et de tous, à savoir la vitesse limite sur autoroute, la confusion entre quantité et qualité de régulation aboutirait sans doute à une règle qui ressemblerait à cela.


Sur cette base de 130 km/h, la vitesse limite serait modifiée à l'aide d'une fonction non linéaire du poids de la voiture, de sa cylindrée, de l’âge du chauffeur ainsi que du kilométrage de la voiture. Il serait également fait appel à une loi statistique de mesure de la probabilité du temps de réaction du chauffeur en fonction de différents paramètres le caractérisant. Cette loi serait bien entendu leptokurtique afin de s'écarter du modèle gaussien que tout le monde reconnaît trop simplificateur.

Une telle règle aurait l'avantage d'être perçue comme moins naïve et favoriserait les conducteurs expérimentés conduisant un break de marque réputée (Les assureurs effectuent ce travail dans la détermination du montant de la prime d'assurance, et c'est ici très légitime). Cependant, cet accroissement d'information aurait surtout comme conséquence de compliquer le message, de le rendre moins efficace, car laissant place à de nombreux arbitrages.

Un tel accroissement d'information générerait, contrairement à ce qui est communément admis, un affaiblissement de la connaissance partagée, et donc de la sécurité collective, ce qui contraire à l'objectif recherché.

Dans le cas de la régulation bancaire, il semble que régulateurs et banquiers s'entendent au moins sur une chose : la complexification des règles de supervision. Ces dernières sont de moins en moins lisibles,  de moins en moins opérationnelles et compréhensibles, permettant un arbitrage défavorable à la solvabilité des banques et donc la stabilité du système.

Il semble nécessaire aujourd'hui de revenir à des règles plus simples, plus lisibles en séparant quantité et qualité d'information, en accroissant la qualité de la connaissance créée par la régulation plus qu'en empilant les règles de plus en plus complexes et arbitrables.

http://communautes.agefi.fr/bale-iii/si-les-regulateurs-bancaires-s-occupaient-de-securite-routie

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